GENEALOGIE COUTIERE

II s'agit des descendants du plus ancien COUTIERE détecté, en somme de tous ceux qui, en principe, ont « du sang » de ce premier COUTIERE identifié, lequel se trouve être notre ancêtre direct.

Celui-ci est Jacques La COUSTIERE, de Mazerier, à 3 km de Gannat, qui était mort avant 1656 et qui avait épousé Marie DOME. En réalité, faute de registres assez anciens (ceux de Mazerier ne commencent qu'en 1660), cet ancêtre n'a pas été identifié directement mais en particulier par le mariage de son fils Michel, en Janvier 1656, à Ste Croix Gannat. Il convient de noter qu'à l'origine le nom était la coustiere ou La coustiere ou même de la coustiere. De 1700 à 1715, selon les communes il est devenu Coustiere, puis Coutière (mais le « s » se prononçait-il à l'origine ? De même, il n'y a généralement pas d'accent grave sur le e, l'accent grave étant une création assez récente de la langue française) et même, en certaines localités Coutier, qui devait se prononcer non pas comme on le ferait aujourd'hui mais sans doute Couti...r ou Coutîre comme on le dit aujourd'hui dans le patois du pays.

L'ancienne dénomination a été conservée plus longtemps dans certaines communes et s'est même transformée définitivement dans une branche en Lacoutière, ce qui ne simplifie pas le problème.

Ce Jacques LA COUSTIERE a eu sûrement 5 et probablement 8 enfants : Jean (dont la parenté avec Jacques est vraisemblable mais non certaine), Pierre, Michel, Antoine, Marie, Antoine, dont les descendants ont été étudiés, Catherine dont la parenté n'est pas certaine et la descendance inconnue.

Enfin, Denis La COUSTIERE, qui est notre ancêtre direct et qui a eu au moins 7 enfants : d'un premier mariage : Jean ; d'un deuxième mariage : Pierre, Michel, Antoine, Marguerite (descendance non établie), Jean (descendance non établie) et enfin Claude La COUSTIERE, notre ancêtre direct, qui a eu 4 enfants : Anne, Etienne, Pierre et Antoine COUTIERE, notre ancêtre direct, dont la descendance a été divisée en deux : les descendants directs jusqu'à nous-même et les descendants collatéraux.

Tous ces descendants de Jacques La COUSTIERE, ou d'autres Coustière non raccordés à notre branche, ont vécu à Gannat ou dans les environs. Ceci nous a conduit à étudier environ 70 communes de l'Allier ou du Puy de Dôme, dans un rayon de 25 kms autour de Gannat. 20 commune les plus proches de Gannat sont très intéressantes.

Sauf ceux qui ont été artisans à Gannat (boulangers, chaussetiers, etc...) la plupart d'entre eux ont été des laboureurs ou métayers dans une région de plaine, la fertile Limagne bourbonnaise voire auvergnate.

Car si Gannat est depuis toujours dans le Bourbonnais, cette ville est aux portes de l'Auvergne et se vante d'être la porte occitane, limite des pays de langue d'oil et de langue d'oc[1] C'est une région de transition où les patois, divers selon les villages, sont paraît-il particulièrement intéressants à étudier.

Mais si l'on pouvait remonter plus haut dans le temps, trouverait-on que cette région de la Limagne est le berceau originel de notre famille ? Nul ne peut le dire, d'autant plus que là comme pour toute la France, la période 1600-1650 demeure à peu près inconnue en ce qui concerne la population.

Mais à la suite de la découverte d'autres COUTIERE que nous n'avons pas pu raccorder à notre branche, il ne nous paraît pas impossible qu'un berceau ait existé dans une région plus accidentée voisine de la Limagne et qui correspond à l'extrême bordure orientale des Combrailles, avec les communes de Marcillat, St Pardoux, Ebreuil, St Quintin, St Gal, Chouvigny, Pouzol, Menat, Servant, etc...

Dans cette dernière commune en particulier[2] il existe le hameau de « La Coustière » et les Coutière sont nombreux dans les registres paroissiaux existants dans cette commune, qui hélas ne commencent qu'en 1700.

Il est vrai que le nom de Coutière provient sans doute de « Costière » qui signifie un petit coteau portant généralement de la vigne et que les costières sont nombreuses un peu partout. Il peut donc y avoir eu plusieurs berceaux.

En tout cas, il est remarquable de constater que depuis 1700 jusqu'en 1907 nos ascendants directs ont habité Saulzet, sans interruption, comme cultivateurs avec en particulier 4 Gilbert Coutière de suite en ligne directe.

La généalogie en ligne directe n'a donc pas présenté de difficultés depuis Claude Coutière, époux de Gilberte Imbert, qui a dû arriver à Saulzet vers 1698 venant de la métairie de Vaure à Gannat. Il n'en est malheureusement pas de même pour les collatéraux car les registres paroissiaux de Saulzet ont été pendant longtemps très mal tenus et ils présentent par ailleurs de graves lacunes. C'est ainsi qu'il n'existe rien entre 1681 et 1696 et ceci est d'autant plus regrettable que pendant cette période il s'est certainement passé beaucoup de choses à Saulzet du point de vue des Coutière. Ceci peut expliquer que nous n'ayons pas pu raccorder à notre branche d'autres branches de Coutière dont nous parlerons plus loin, en particulier peut-être celle de St Pont. De même il n'y a rien ou presque de 1701 à 1704 et de 1707 à 1710.

Il convient de remarquer que, contrairement à beaucoup de généalogies, celle-ci ne renferme aucune « personnalité ». Tous ces parents identifiés étaient artisans, journaliers, métayers, laboureurs.

Jusqu'au moment où est apparue une forte personnalité : mon père, Henri Coutière, né à Saulzet le 4/3/1869, qui avait derrière lui, en ligne directe, au moins 9 générations de laboureurs devenus dès avant la Révolution des « laboureurs propriétaires » mais exploitant de très petites surfaces.

Après son certificat d'études obtenu très jeune, il poursuivit ses études tout seul et « explosa » littéralement devenant à 29 ans Professeur de Zoologie à l'Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris. Après avoir épousé à Paris la fille d'un Professeur à la Faculté des Sciences de Paris, il devint un zoologiste et biologiste réputé, élu membre de l'Académie Nationale de Médecine.

Il était fils unique et avait un oncle célibataire. C'est ainsi que les Coutière ont quitté leur ferme d'une dizaine d'hectares à Saulzet après avoir séjourné dans cette commune pendant plus de 200 ans.

Pour tous les descendants de Jacques LA COUSTIERE dont nous avons relevé la mort non en bas-âge ou le mariage, il a été établi une fiche (plus de 3500 fiches).

[…]

On peut remarquer que dans cette généalogie 2 prénoms relativement peu répandus aujourd'hui ont été très souvent utilisés dans la région et en particulier par les COUTIERE : Gilbert et Antoine (surtout pour les collatéraux pour ce dernier) : 289 Gilbert ou Gilberte au total, dont 32 Gilbert ou Gilberte COUTIERE sur 270 COUTIERE ; 284 Antoine ou Antoinette au total, dont 22 Antoine ou Antoinette COUTIERE, sur 270 COUTIERE, sans tenir compte des branches non raccordées.

Le prénom de Gilbert se rapporte à un saint local, Prémontré, mort le 6 Juin 1152. Celui-ci, né à Brou Vernet, dans le berceau de nos ancêtres, vendit ses immenses biens au retour d'une croisade et invita sa femme, Pétronille, à fonder un couvent de moniales norbertines à Aubeterre, dépendant de Brou mais situé dans la vallée de la Sioule. Elle en devint la première abbesse et fut canonisée ; d'où le prénom féminin assez souvent utilisé dans la région,de Pétronille ou, par abréviation, Peronelle.

Quant à Gilbert, après avoir vécu en solitaire dans une hutte sur un terrain marécageux dans les bois de Neuffonds en bordure de l'Andelot, il décida d'y établir un monastère et de lui annexer une léproserie. Après avoir fait profession selon la règle de St Norbert, il devint supérieur du monastère bien que n'étant pas prêtre. Il ne devint donc sans doute pas véritablement « abbé » de ce monastère. On peut encore voir, sur la route de Vichy à Saint Pourçain, ce qui reste de l'abbaye et qui n'a pas été transformé en « crêperie ».

La vénération pour ce saint, réputé pour avoir assaini des terres et par son extrême dévouement auprès des lépreux, a sans doute été engendré par le fait que ses ossements ont été retrouvés le 24/10/1615, donc peu avant le début de notre généalogie et que certaines de ses reliques ont été placées ultérieurement dans une châsse, puis exposées et vénérées jusqu'à la Révolution avant d'être transférées solennellement le 2l/88/1791 en l'église de St Didier de Rollat par le curé constitutionnel de cette paroisse. Il est d'ailleurs caractéristique de noter qu'aucune de nos « têtes de branches », nées pour la plupart bien avant 1650, ne porte le prénom de Gilbert. L'explosion de ce prénom a dû se produire dans le dernier quart du 17ème siècle et pendant tout le 18ème siècle, pour se continuer d'ailleurs au 19ème siècle.

Dans la récente réforme du calendrier des saints, St Gilbert a maintenant l'honneur d'apparaître sur le « calendrier des postes », le 7 Juin (le 6 Juin étant réservé à St Norbert, fondateur des Prémontrés conformément au bréviaire des prémontrés alors que précédemment la date retenue du 4/2 concernait en réalité un St Gilbert anglais qui semble maintenant disparu du calendrier « officiel ».

Quant à St Antoine (sans doute de Padoue ?), qui était probablement le thaumaturge le plus populaire de l'Eglise, nous ignorons pour quelle raison il existe dans la région une telle abondance d'Antoine.

Mais le nom de Coutière ne se limite pas aux descendants de Jacques LA COUSTIERE.

Nous avons trouvé d'autres branches que nous n'avons pas encore pu raccorder à la nôtre et pour lesquelles nous avons établi des fiches à part.

  1. une branche très importante, que nous appelons « branche St Quintin - Ebreuil ». Elle débute pour nous par l'apparition à Ebreuil vers 1660 de 2 frères : Annet La Coustière (+ en 1693 à St Bonnet de Rochefort) et Henry La Coustière (+ en 1668, à 30 ans, à Ebreuil), qui ont épousé vraisemblablement les deux soeurs Gabrielle et Marie Menat à une date et en un lieu qui nous sont malheureusement inconnus.
    Or l'un des fils de Henry s'est marié à St Quintin et a engendré une souche qui va foisonner à St Quintin avec quelques retours à Ebreuil (les deux communes, bien que n'étant pas dans le même département, ne sont séparées que par la Sioule.) Cette branche a été très prolifique. Actuellement, elle est encore bien représentée, en particulier à Vichy avec 5 frères COUTIERE, jeunes, ayant une nombreuse descendance masculine.
    Signalons aussi un ingénieur à St Georges de Mons, non loin de Riom, et des COUTIERE à Aigueperse, Quant à Annet, qui a quitté Ebreuil pour se fixer à St Bonnet de Rochefort, où ses enfants sont nés, sa descendance, que nous avons moins étudiée, se trouve dans des communes « de plaine » assez voisines de celles de nos ascendants (Biozat, Effiat, Bussières, Bas et Lezat).
    Cette branche peut-elle être raccordée à la nôtre ? Remarquons que Annet et Henry Coutière étaient sans doute contemporains des 8 enfants de Jacques La COUSTIERE. Mais un seul détail pourrait nous laisser supposer qu'ils seraient aussi fils dé Jacques La COUSTIERE ou tout au moins cousins des enfants de celui-ci.
    Lors de la naissance, à St Bonnet de Rochefort, le 25/3/1679, d'une fille d'Annet COUTIERE, le parrain a été Pierre Grellet, marchand chaussetier à Gannat et la venue, pour le baptême d'un enfant de cultivateur, d'un chaussetier d'une commune assez éloignée (10 kms) est surprenante et, par ailleurs, le parrain était très souvent l'oncle du baptisé.
    Or Pierre Grellet, d'après nos relevés, était manifestement un ami, peut-être même un parent de Antoine COUTIERE, chaussetier, ayant épousé Antoinette du Tel et il finit même par épouser celle-ci en 1685. Antoine COUTIERE étant décédé le 9/11/1676, on peut se demander si, le 25/3/1679, il n'était pas remplacé par Pierre Grellet, grand ami de l'oncle du baptisé. Cette hypothèse est évidemment très fragile et nous n'avons pas inclus cette branche dans notre parenté.

  2. une branche appelée « branche de St Pont » qui nous avait paru se caractériser par l'apparition brusque à St Pont, en 1730, de 2 frères : Michel et Pierre COUTIERE, dont nous ignorons l'origine.
    La descendance, que nous n'avons pas encore étudiée complètement est assez importante et nous ne serions pas surpris qu'elle puisse se raccrocher à notre généalogie.
    En réalité, une recherche plus poussée en 1976 nous laisse supposer que Pierre COUTIERE serait arrivé à St Pont non pas en 1730 mais en 1712 pour s'y marier et que ses enfants, confirmés en 1731, seraient nés entre 1715 et 1718. Or malheureusement il manque à St Pont précisément les registres de 1714 à 1718 et surtout celui de 1712. Ceci nous ôte tout espoir de pouvoir l'identifier à partir de son mariage. S'il était né (vers 1688) à St Pont, le problème demeurerait puisqu'il n'existe plus, à St Pont, de registres antérieurs à 1708. Un rattachement à notre branche est donc très hypothétique alors que sa descendance est assez abondante.

  3. une petite branche, appelée « Branche de St Pardoux » à partir d'un François COUTIERE, né vers 1668 mais apparaissant pour nous en 1740. Mais les registres anciens de St Pardoux n'existant plus, il ne nous a pas été possible de trouver l'origine de ce François COUTIERE. Cette branche se raccorderait plutôt à la branche suivante. Elle est actuellement représentée par un Ingénieur, J.L. COUTIERE, de Viroflay, qui n'a qu'une descendance féminine.

  4. une branche très importante, appelée « Branche de St Gal Chouvigny » Elle débute à St Gal (surtout au hameau de Peyraclos) vers 1718 par le mariage d'un La COUSTIERE vers 1675. Mais le curé n'indique pas les parents dus mariés, ce qui pour lui était sans doute évident !
    Ces La COUSTIERE sont nombreux et habitent surtout sur les coteaux surmontant la Sioule. On en retrouve aussi à Chouvigny et à Servant
    Ils vont demeurer très nombreux à St Gal mais ils disparaissent à la Révolution au moment de la création des départements du Puy de Dôme et de l'Allier, séparés par la Sioule, parce que le hameau de Peyraclos étant situé par rapport à St Gal (Puy de Dôme) de l'autre côté de la Sioule, est rattaché à Chouvigny (Allier) bien qu'il en soit bien plus éloigné que de St Gal.
    Mais avec cette annexion par Chouvigny, une complication surgit : le nom devient très vite Lacoutière et se maintient ainsi. Cependant actuellement le nom de Lacoutière, très commun à Chouvigny après la Révolution, a pratiquement disparu de la commune mais on en retrouve à Mazerier, Gannat, Paris, etc...
    Nous n'avons pas pu raccrocher à notre généalogie cette branche localisée dans la région accidentée de St Gal, Marcenat, Chouvigny, Servant, Lalizolle, etc...

  5. Mais il existe depuis longtemps des COUTIERE loin du Bourbonnais et de l'Auvergne.
    C'est ainsi que nous avons retrouvé un « nid » de COUTIERE à Cangé près de Tours.
    Nous avons pu remonter jusqu'en 1650 mais il est douteux que les descendants actuels de cette branche, 2 frères, principaux producteurs français de canards d'un jour, nous soient parents. Cependant le département de l'Allier et la Touraine sont reliés par les fleuves Allier + Loire et la batellerie a été très active sur cette voie. On pourrait donc supposer qu'un jour un batelier de l'Allier ait fait souche en Touraine, d'autant plus que, paraît-il les bateliers, après la vente de leur bateau comme bois de chauffage, revenaient à pied en un mois vers leur point de départ, ce qui facilitait les rencontres. Hypothèse toute gratuite et non vérifiable car concernant probablement la période 1600 - 1650 si mal connue. Et il y a aussi en Touraine des « costières ».
    Cependant nous avons été plus heureux en découvrant le départ de Jenzat, pour une raison inconnue, vers 1809, d'un Gilbert COUTIERE de notre généalogie, qui est allé s'installer près de la Loire, à St Jean de Braye dans la banlieue d'Orléans.
    Il y a fait souche et est représenté actuellement par un important éleveur de volailles. Mais le nom y est en voie d'extinction.



    Gilbert Coutière [28 juin 1909 - 3 mai 1993]


    [1] « L'occitanie » commencerait 3 kms après Gannat, à l'endroit où la route de Clermont pénètre dans le Puy de Dôme.

    [2] En fait, il est curieux de constater que ces communes, comme celles de la Limagne mais moins proches de Gannat, se trouvent contenues très exactement dans la carte de « la région des portes occitanes » établie récemment par le syndicat d'initiative. La région des portes occitanes semble donc être le berceau des Coutière